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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 16:26
Alerte, le MACD vient de nous donner un 1er signal de retournement en croisant sa ligne de signal à la hausse et avec une force qui devient positive avec la séance de ce jour.
Le RSI se retourne violemment à son tour et essaye de rejoindre sa zone de neutralité à 50.

Et si la moisson nous réservait des surprises (je pense faire article demain à ce sujet suite à ma promenade de ce midi autour des colzas, des blés et des orges de printemps). Juste une chose, la semaine dernière a fait mal ...



16 H 15 cours du blé échéance novembre 2009 à 143,5€ sur le MAT.
Attention, ne nous emballons pas, les States ne sont pas encore ouvert et un revirement de situation est vite arrivée.

La suite ce soir .
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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 10:21

Selon les premières prévisions des secteurs de FranceAgriMer, la France devrait engranger une bonne récolte de céréales en 2009. Cependant, la campagne céréalière 2008/2009 s’achève sur un bilan moins lourd que prévu en blé, et compte-tenu des évolutions de rapports de prix blé/maïs constatées au cours des dernières semaines, les prévisions d’utilisation de blé en alimentation animale et les perspectives de ventes sur l’Union européenne sont révisées à la hausse. Les stocks détenus par les collecteurs français s’allègent sensiblement, pour retrouver un niveau proche de celui de l’an dernier.

 

De bonnes prévisions de production en 2009

 

Céréales à paille : bonne récolte en perspective pour la France

Selon les premières prévisions des secteurs de FranceAgriMer, la France devrait engranger une bonne récolte de céréales en 2009.

Sous réserve du maintien de conditions météorologiques clémentes jusqu’à la fin des moissons, la récolte française de céréales à paille pourrait atteindre 36 Mt de blé tendre, 12 Mt d’orge et 2 Mt de blé dur.

 

36 Mt de blé tendre espérées, en dépit du recul des surfaces

Selon les toutes premières prévisions des secteurs de FranceAgriMer, la récolte française de blé tendre pourrait atteindre 36 Mt, malgré une diminution des semis de 2,5 % par rapport à 2008. Les surfaces en blé tendre sont en effet estimées à 4,9 Mha contre plus de 5 Mha pour la récolte 2008. Sans atteindre les niveaux exceptionnels de plus de 37 Mt enregistrés en 2008 ou 2004, la moisson s’annonce bonne, sous réserve du maintien de conditions climatiques clémentes jusqu’à la fin des

moissons.

En blé dur, la production française devrait avoisiner 2 Mt, en léger recul par rapport à 2008. Ce chiffre reste toutefois assez stable par rapport à la moyenne de ces dernières années.

 

Orges : très bonne récolte en vue, proche de 12 Mt

La récolte d’orges (hiver+ printemps) s’annonce excellente, proche de 12 Mt, après la récolte exceptionnelle engrangée en 2008 (près de 12,3 Mt).

La surface semée en orges atteindrait 1,8 Mha en progression de près de 2 % par rapport à l’an dernier. Les orges d’hiver gagnent du terrain, tandis que les orges de printemps régressent légèrement (- 0,2 %).

Par ailleurs, les premières coupes d’orges brassicoles d’hiver s’avèrent de bonne qualité, avec de faibles taux de protéines et de bons calibrages. Ces toutes premières tendances restent bien sûr à confirmer.

Ces prévisions doivent être considérées avec toute la prudence qui s’impose. Elles sont susceptibles d’évoluer jusqu’à la fin de la moisson, en fonction des aléas climatiques.

 

Blé : les stocks français s’allègent

En France, la campagne céréalière 2008/2009 s’achève sur un bilan moins lourd que prévu en blé. Compte-tenu des évolutions de rapports de prix blé/maïs constatées au cours des dernières semaines, les prévisions d’utilisation de blé en alimentation animale et les perspectives de ventes sur l’Union européenne sont révisées à la hausse. Les stocks détenus par les collecteurs français s’allègent sensiblement, pour retrouver un niveau proche de celui de l’an dernier.

 

 

Monde : perspectives 2009/2010

Chute des cours des céréales suite au rapport de l’USDA du 30 juin

Le dernier rapport de l’USDA relatif aux surfaces cultivées en 2009 aux Etats-Unis a créé la surprise. Les surfaces dédiées aux grandes cultures (céréales, oléo-protéagineux, coton) sont globalement en baisse, à moins de 130 Mha en 2009 (- 1,6 Mha par rapport à 2008).

Le blé, notamment le Soft Red Winter, perdrait 1,4 Mha.

Les surfaces en sorgho reculeraient de 500 000 ha. Orge, tournesol et coton perdraient 200 000 ha chacun, et le colza 100 000 ha.

En revanche le soja progresserait de 700 000 ha, bien plus fortement qu’initialement prévu (200 000 ha annoncés en mars dernier). Plus surprenant encore, alors que tous les opérateurs s’attendaient à un repli des surfaces en maïs, compte-tenu d’un rapport de prix favorable au soja, l’USDA annonce désormais des surfaces de maïs en hausse de 400 000 ha aux Etats-Unis.

Résultat : le mouvement de baisse des cours mondiaux s’est fortement amplifié.

Seul le soja résiste, tiré à la hausse par la forte demande chinoise et la sécheresse en Argentine qui réduit les capacités d’exportation de ce pays.

 

 

Blé tendre

France : bilan prévisionnel 2008/2009 (source FranceAgriMer)

Utilisations intérieures et ventes sur l’UE en hausse : le stock final s’allège

Production : 37 Mt.

Collecte : ajustée à la baisse à un peu plus de 32 Mt (- 100 000 tonnes par rapport au mois dernier).

Disponibilités totales pour le marché: 35,1 Mt, avec un stock de début de campagne proche de 2,7 Mt et des prévisions d’importations maintenues à 310 000 tonnes.

Utilisations intérieures : revues à la hausse à près de 14,9 Mt (+ 130 000 tonnes par rapport au mois dernier), dont :

- 5 Mt pour la meunerie, stable par rapport à l’an dernier.

- 5,2 Mt pour les fabricants d’aliments du bétail (+ 100 000 tonnes par rapport au mois dernier).

- Près de 2,6 Mt pour l’amidonnerie (+ 30 000 tonnes) .

- 0,75 Mt pour la fabrication de bioéthanol.

Les utilisations de blé tendre en alimentation animale et dans le secteur de l’amidonnerie sont revues à la hausse au vu des évolutions des rapports de prix blé/maïs depuis le mois de mai.

Ventes sur l’Union européenne : révisées à la hausse à plus de 6,6 Mt de grains

(+ 185 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison de l’amélioration des perspectives de livraisons sur les Pays-Bas et la péninsule ibérique.

Exportations sur pays tiers : maintenues à 9,75 Mt.

Les embarquements de blé français vers les pays tiers atteignaient près de 9,5 Mt au 26 juin 2009, contre 4,9 Mt l’an dernier à la même époque. Des chargements étaient encore en cours fin juin…

Stock de fin de campagne: moins de 2,8 Mt, en net recul par rapport au mois dernier (- 450 000 tonnes) en raison de la baisse des prévisions de collecte conjuguée à la hausse des prévisions d’utilisations intérieures et de ventes sur l’Union européenne. Le stock de report retrouve un niveau proche de celui de l’an dernier.

Cotations internationales du blé tendre (prix fob)

- French Channel Wheat FCW 1 : 136 €/t soit 189 $/t (au 06/07/2009)

- French Channel Wheat FCW 2 : 135 €/t soit 187 $/t (au 06/07/2009)

- French Atlantic Wheat FAW 1 : 136 €/t soit 189 $/t (au 06/07/2009).

En parallèle, le Soft Red Winter américain (SRW) a perdu quelque 70 $/t en un mois en passant de 242 $/t à 175 $/t fob Golfe. Il est le blé le moins cher du monde dans sa catégorie. Le blé français est actuellement le plus cher et dépasse aussi le blé russe d’une dizaine de dollars selon les sources.

Par ailleurs, l’euro reste ferme par rapport au dollar avec un taux de parité de 1 € = 1,4 $.

  

 

Orge

France : bilan prévisionnel 2008/2009 (source FranceAgriMer)

Amélioration des perspectives de ventes sur l’Espagne, mais chargements de fin de campagne décevants sur pays tiers

Récolte : ajustée à près de 12,3 Mt (+ 40 000 tonnes par rapport au mois dernier).

Collecte : près de 10 Mt.

Disponibilités pour le marché : 10,7 Mt en tenant compte du stock de début de campagne et

des importations estimées à 45 000 tonnes.

Utilisations intérieures : 2,5 Mt, dont 1,6 Mt pour la fabrication d’aliments du bétail.

Ventes sur l’Union européenne : ajustées à la hausse à près de 3,8 Mt (+ 20 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison de meilleures perspectives de ventes sur l’Espagne.

Exportations sur pays tiers : ajustées à la baisse à 1,2 Mt de grains (- 50 000 tonnes par rapport au mois dernier), au vu des faibles chargements effectués en juin. Les exportations de malt devraient rester stables par rapport à l’an dernier à plus de 1,2 Mt.

Stock final : 2 Mt, en légère hausse par rapport au mois dernier.

 

 

Maïs

France : bilan prévisionnel 2008/2009 (source FranceAgriMer)

Stocks conséquents malgré des exportations assez dynamiques

Récolte (hors maïs humide) : 15,7 Mt .

Collecte : 13,6 Mt.

Disponibilités pour le marché : 16,1 Mt, en tenant compte du stock de début de campagne (2,2 Mt) et des importations portées à 330 000 t pour la campagne.

Utilisations intérieures : plus de 5,6 Mt, dont 3,45 Mt pour les fabricants d’aliments du bétail (+ 50 000 tonnes par rapport au mois dernier).

Ventes sur l’UE : portées à près de 5,8 Mt (+ 60 000 tonnes par rapport au mois dernier), avec des ventes meilleures que prévu vers la Belgique et les Pays-Bas.

Exportations sur pays tiers : maintenues à 300 000 t.

Stock final : moins de 2,8 Mt, en recul de 40 000 tonnes par rapport au mois dernier. Ce stock reste toutefois conséquent.

 

 

 

EXPORTATIONS EUROPÉENNES 2008/2009

Record pulvérisé en blé : 22 Mt, selon les tirages de certificats

A ce jour, les certificats d’exportation délivrés dans l’Union européenne totalisent 22 Mt de blé, 3,4 Mt d’orge, 1,6 Mt de maïs et 1,4 Mt de blé dur.

Les tirages de certificats de blé n’ont pas fléchi en juin, avec 1,7 Mt supplémentaires délivrées depuis le dernier conseil spécialisé « céréales » de FranceAgriMer.

Exportations record en blé

Au 30 juin, les tirages de certificats d’exportation de blé dans l’UE atteignent 22 Mt, dont :

 7,2 Mt délivrés en France,

 6,5 Mt en Allemagne,

 3,7 Mt aux Pays-bas,

 1,4 Mt en Roumanie,

 1,1 Mt dans les pays baltes,

 1 Mt en Bulgarie,

 0,5 Mt en Hongrie.

Les certificats d’exportation sont toutefois « apatrides ». Ils peuvent être utilisés dans tout pays de l’Union européenne, quel que soit leur lieu de délivrance. D’où le différentiel observé avec les embarquements réalisés au départ de chaque Etat-membre.

9,5 Mt déjà embarquées au départ de la France

Au 26 juin, près de 9,5 Mt de blé tendre étaient déjà embarquées au départ de la France. Des chargements étaient encore en cours fin juin. FranceAgriMer maintient donc ses prévisions d’exportations françaises de blé tendre à 9,75 Mt pour la campagne 2008/09.

Principales destinations du blé français :

 L’ Algérie : 3,5 Mt (1,6 Mt en 2007/08)

 Le Maroc : 2 Mt (1,4 Mt en 2007/08)

 L’Afrique noire : 1,4 Mt (moins de 1 Mt en 2007/08)

 L’Egypte : 0,9 Mt (0,1 Mt en 2007/08)

 La Tunisie : 0,3 Mt (20 000 tonnes en 2007/08)

 Le Yemen : 0,3 Mt (0,2 Mt en 2007/08)

 La Lybie : 90 000 tonnes (40 000 t en 2007/08)

Cette année, la France ajoute à son palmarès quelques destinations inhabituelles

 L’ Iran : avec 320 000 tonnes exportées sur cette destination

 La Syrie : 120 000 tonnes

 Le Nigeria : 100 000 tonnes

Bonne performance à l’export pour les blés allemands

Au 1er mai 2009, selon les statistiques disponibles, l’Allemagne totalisait déjà plus de 3,8 Mt d’exportations de blé vers les pays tiers, dont :

 Iran : 915 000 tonnes

 Emirats arabes unis, Oman, Koweit et Bahrein : 470 000 tonnes

 Turquie : 370 000 tonnes

 Yemen : 300 000 tonnes

 Maroc : 250 000 tonnes

 Algérie : 210 000 tonnes

 Afrique du Sud : 200 000 tonnes

 Egypte : 190 000 tonnes

 Norvège / Suisse : 190 000 tonnes

 Lybie : 130 000 tonnes

 Arabie saoudite. : 60 000 tonnes

A ce score sur pays tiers, s’ajoutent près de 3 Mt de blés allemands exportés vers d’autres Etats membres de l’Union européenne.

Ces chiffres provisoires devront encore être complétés par les exportations intervenues en mai et juin.

Source : France Agrimer du 8/07/09

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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 16:58

Extrait de l’article du 8 juin 2009 dans les Echos « Pétrole : le baril fait une incursion au-dessus de la barre des 70 dollars.

Tendance haussière

Vendredi 5 juin, le baril de « light sweet crude » pour livraison en juillet s’établissait en clôture à 68,44 dollars à N.Y, en retrait de 37 cents par rapport au jour précédent. A Londres, le baril de brut de la mer du Nord s’échangeait, de son côté, à 68,34 dollars au même moment, en baisse de 37 cents également.

Pour autant, la tendance de fond reste clairement à la hausse.

Les cours du brut, qui avaient plongé jusqu’à 32,60 dollars en décembre, ont plus que doublé en l’espace de six mois. « Le marché est en train de vivre une période de transition, avec une demande qui s’améliore progressivement, des stocks qui diminuent et des prix proches de la fourchette des 75-85 $ désirée par les grands pays producteurs », estiment les analystes de Barclays Capital.

Dans ce contexte, le patron de Gazprom, Alexeï Miller, voit le baril atteindre un prix de 85 $ en fin d’année. Une analyse partagée par la banque américaine Goldman Sachs. Plus prudent, le secrétaire général des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah el-Badri, envisage une fourchette de prix entre 70-75 $ à la fin 2009.

Pourtant si la demande de pétrole semble repartir en Asie dans les pays émergents, la consommation reste faible aux E.U et au Japon. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale devrait reculer de 3 % cette année. La cohésion des membres de l’Opep, qui contrôle 40 % de la production mondiale, pourrait également se fragiliser au fur et à mesure que les cours remontent. Selon les estimations de Bloomberg, le cartel a respecté des quotas à hauteur de 78 % en mai, contre 90 % en avril.

En cas de nouvelle hausse des prix, une nouvelle dégradation paraît probable.

Nous sommes un mois plus tard jour pour jour, nous pouvons oberver maintenant les cours (échéance aout 2009) et voir que les propos des analystes sont toujours plus intéressant après coup que ... :



Donc comme indiqué dernièrement suite à un échange dans la rubrique commentaire avec Toto, le pétrole a reflué vers les 65 $ et maintenant se dirige vers les 60 $. Jusqu'aux 57,5 $ le brut sur le Nymex reste dans une phase haussière de M.T, mais si ce niveau clé venait à rompre, un retour vers les 54 puis 50 $ ne serait pas à exclure.

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 18:42
Toujours peu de visibilité à l'horizon, alors j'en profite pour vous donner un peu de lecture concernant le fonctionnement des marchés agricoles :

Une révolution est nécessaire dans notre manière d’appréhender
le fonctionnement des marchés agricoles

A l’issue des deux journées du workshop organisé sous l’impulsion de momagri les 4 et 5 juin derniers avec l’IAE de Paris, Arts et Métiers ParisTech et l’ESTP, destiné à présenter l’état des travaux d’économistes de haut niveau sur les marchés agricoles et la volatilité des prix, une restitution des débats et des contributions s’est déroulée le 5 juin après-midi. Devant un parterre de plus de cinquante experts, de scientifiques de plusieurs organisations internationales et de journalistes, les Prs. Bertrand Munier1, Peter Timmer2 et Shyama Ramani3 ont exposé les enseignements économiques et politiques du workshop, et notamment l’intérêt du modèle momagri. Ce workshop a été qualifié par le Pr. Peter Timmer comme «l’un des plus enrichissants auquel il ait participé depuis de nombreuses années», tant par la qualité des discussions que l’apport théorique et stratégique des travaux présentés.

Trois consensus majeurs sont ressortis des discussions.

Premier consensus sur l’origine de la volatilité des prix agricoles

La crise financière et la crise alimentaire ont brutalement rappelé un fait majeur, négligé depuis de nombreuses années : les risques et l’incertitude sont au cœur du fonctionnement même des marchés, notamment agricoles. Et comme l’a souligné Edi Karni, Professeur à la Johns Hopkins University (USA), les acteurs qui évoluent sur ces marchés, tout comme la majorité des experts, oublient souvent qu’ils « ne savent pas qu’ils ne savent pas ».

Les experts doivent donc intégrer dans leur réflexion que l’improbable peut se produire, même plusieurs fois de suite, et en tirer toutes les conséquences en termes de modélisation. Il est donc primordial de considérer l’incertitude comme l’hypothèse de départ qui conditionne la qualité des résultats des modèles de simulation et des avis d’experts, et non pas comme la résultante qui justifie les erreurs de prévision et de diagnostic.

En « oubliant » cette composante dans la modélisation des problématiques agricoles, les experts ont sans doute conféré une importance excessive aux facteurs naturels (aléas climatiques et épizooties), et sous-estimé les facteurs liés aux structures de marchés et aux comportements eux-mêmes des acteurs, pour expliquer l’évolution des cours.

La volatilité des prix des matières premières agricoles n’est en effet pas uniquement due à des causes exogènes qui seraient guidées par la « main de Dieu », mais également et surtout à des causes endogènes, qui tiennent à la situation d’incertitude dans laquelle se trouvent les producteurs, les administrations, les consommateurs et les investisseurs sur les marchés agricoles. Ne disposant pas de toutes les informations nécessaires au moment de prendre leurs décisions (prix, quantités et qualité produites…), les agriculteurs surproduisent ou sous-produisent au sein d’un contexte international fluctuant. Il en découle un décalage entre les quantités produites et demandées, qui génère une volatilité structurelle des prix, alimentée par les phénomènes de sur-réaction des différents acteurs en présence, y compris les investisseurs, et même les Etats.

C’est pourquoi la volatilité des prix, et notamment la récente flambée des cours que le monde a connu en 2008, s’explique en grande partie par des causes « extérieures » au simple jeu de l’offre et de la demande de produits agricoles. Ce à quoi il faut ajouter, comme l’ont souligné Bertrand Munier et Peter Timmer « le rôle de la financiarisation et des excès spéculatifs des investisseurs, qui ont un effet direct et brutal sur la volatilité des prix. »

Deuxième consensus sur les nécessaires réformes à opérer en matière de modélisation

Comprendre, identifier et évaluer les facteurs explicatifs de la récente crise est essentiel, et le travail mené par les experts et les universitaires dans ce domaine est primordial. Mais mesurer les implications concrètes de la crise sur les procédures et les outils d’évaluation des risques (modèle économiques notamment) l’est tout autant si ce n’est plus. Et c’est là que la sagesse et l’honnêteté scientifique des experts interrogés prennent toute leur dimension, et que ces derniers doivent adapter leur théorie et leurs modèles à la réalité et non l’inverse. En dépendent les politiques et les mesures économiques déployées par les différents gouvernements.

Tous les économistes présents sont convenus que les outils aujourd’hui utilisés pour formaliser la volatilité des prix agricoles et les facteurs qui affectent l’évolution des cours ne prennent pas en compte les trois facteurs présentés en première partie, qu’il s’agisse du modèle Linkage, utilisé par la Banque mondiale, ou des modèles de l’OCDE et du FAPRI... Et ils ont souligné la nécessité de bâtir des modèles en phase avec la réalité.

C’est dans cette optique que Bertrand Munier, chef économiste de momagri, a présenté le modèle momagri, dont la principale spécificité est d’intégrer les risques et l’incertitude auxquels sont exposés les marchés agricoles internationaux, ainsi que leur financiarisation progressive à travers le développement des investisseurs et spéculateurs sur les marchés à terme. Ces questions se trouvent aujourd’hui au cœur des problèmes internationaux.

Qualifié à de nombreuses reprises par les économistes présents comme étant « le premier modèle du genre », et notamment par le Pr. Peter Timmer et Pr. Shyama Ramani, le modèle momagri a été salué comme un modèle avec lequel il faudrait désormais compter.

Troisième consensus sur les conséquences en termes de politiques économiques

La reconnaissance de l’incertitude et des risques sont donc deux variables clés pour comprendre le fonctionnement des marchés agricoles. Or, la remise en cause des modèles économiques traditionnels accrochés à la logique d’une concurrence quasiment « pure et parfaite » pour formaliser leur fonctionnement, conduit à des conséquences directes importantes pour les politiques économiques à privilégier sur les marchés agricoles internationaux.

En reconnaissant que les marchés agricoles sont « imparfaits », et que la majeure partie des risques auxquels ils sont soumis sont de nature endogène, les économistes présents ont clairement souligné les dangers d’une libéralisation non régulée des échanges, comme cela est envisagé à l’OMC dans le cadre du cycle de Doha. Loin d’atténuer la volatilité des cours, la libéralisation non régulée des marchés risque de l’exacerber. Les conclusions de Nora Lustig, professeur d’économie à la George Washington University et experte des questions relatives au développement et à la pauvreté au Center for Global Development, sont sans équivoque : la libéralisation non régulée des échanges se traduira par des tensions inflationnistes dans les pays en développement (PED) et/ou des politiques d’isolement de leur marché intérieur par divers pays émergents ou en voie de développement.

Ce résultat est corroboré par David Dawe, économiste principal à la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), qui démontre qu’une politique de stabilisation des cours est préférable économiquement à une politique de libéralisation, du fait des spécificités propres aux marchés agricoles.

Dès lors, il convient d’opérer un spectaculaire revirement en matière de politique économique, afin de remédier aux défaillances structurelles des marchés agricoles par des mesures de régulation et de stabilisation appropriées.
Source : http://www.momagri.org/FR/Tribunes/Une-revolution-est-necessaire-dans-notre-maniere-d-apprehender-le-fonctionnement-des-marches-agricoles-_509.html

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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 23:36

Le sucre m'impressionne. Rien ne semble pouvoir l'arrêter.

Début mai, Nicolas Rémy et moi-même écrivions chacun un article sur le sucre dans l'Edito. Le cours du sucre cotait alors autour de 15 cents la livre.

"J'attends une continuation de la progression vers la cible intermédiaire des 15,6 cents puis celle des 16 cents en extension, soit le précédent point haut atteint en juillet 2008. Le franchissement de ce niveau permettrait alors de rallier le niveau des 17 cents",
nous disait Nicolas dans Signal Matières & Devises.

+70% en six mois !
Une semaine plus tard, je rédigeais à mon tour un article de fond sur le sucre...

Et je situais mon premier objectif à 16,50 cents la livre, "à savoir le retracement de Fibonacci de 61,8% de l'intégralité de la baisse intervenue entre 2006 et 2008".

La semaine dernière, le sucre a pulvérisé tous nos objectifs : les 16 cents d'abord, les 17 cents aussitôt dans la foulée. Une envolée aussi soudaine que spectaculaire.

Hier soir, le cours affichait 17,90 cents... +70% en six mois ! Un point haut de trois ans.

Nous frisons les 18 cents ; très loin des 10,60 cents de décembre.

Demande en hausse
Je ne vais pas tout détailler à nouveau aujourd'hui.

Ayez juste en mémoire que la tendance de fond de la demande est haussière. L'organisation internationale du sucre s'attend pour 2009 à une hausse de la demande mondiale de +2,4%.

Le repli du dollar est un facteur de hausse supplémentaire, les échanges internationaux étant libellés en dollars. Les pays importateurs profitent de tout repli du billet vert pour acheter à bon compte. Or il a glissé à nouveau jusqu'à 1,41 $ pour un euro.

Offre en berne
Parallèlement, l'offre a du mal à suivre. Au niveau mondial, l'ISO s'attend pour 2009 à une baisse de l'offre mondiale de -3,8%. Les productions brésilienne et indienne (les deux premiers producteurs mondiaux) sont attendues en repli sensible cette année.

A noter aussi que l'envolée du prix des engrais et des pesticides ne favorise pas l'amélioration des rendements, ce qui pèse sur l'offre.

Le marché bascule ; le déficit s'installe
Conséquence de la baisse de l'offre et de la hausse de la demande : le marché jusqu'ici excédentaire deviendrait cette année déficitaire.

Selon l'ISO, le déficit de sucre devrait atteindre d'ici septembre 2010 les 4,5 millions de tonnes, sachant qu'on anticipe pour cette année un déficit de 7,8 millions de tonnes.

L'envolée du brut a mis le feu aux poudres
Vous savez à quel point les softs sont aujourd'hui corrélés au cours du pétrole. Avec le sucre, on fait du biocarburant : l'éthanol. Au Brésil, 90% des voitures roulent à l'éthanol.

Or actuellement, 45% de la production brésilienne de sucre -- ce pays est le premier producteur mondial -- est destinée à l'alimentation, 55% à l'éthanol !

En quelques semaines, le rebond du cours du pétrole de 38 $ à 73 $ le baril WTI a propulsé le sucre à la hausse. Car plus le prix du brut grimpe, plus la demande de la filière éthanol croît, et plus il est intéressant pour les producteurs de sucre de vendre leur production à la filière éthanol plutôt qu'alimentaire.

Cette "ponction" de la filière éthanol pèse lourdement au-dessus des marchés internationaux du sucre...

L'Inde, carte maîtresse sur le marché du sucre
L'Inde est avec le Brésil le plus gros producteur de sucre au monde. Le pays est aussi le plus important consommateur de sucre de la planète. Jusqu'à très récemment, le pays était exportateur net de sucre.

Mais le voilà soudainement devenu importateur net de quelque deux millions de tonnes. Ce qui déséquilibre fondamentalement le marché du sucre.

En effet, sa production de sucre est cette année attendue en chute de 44% par rapport à l'an dernier.

Or l'an dernier déjà, la production avait chuté de 20% pour cause de sécheresse.
Pour doper sa production de sucre, le gouvernement indien va accroître de 33% le prix d'achat du sucre de canne payé aux agriculteurs. Mais cela ne suffira pas...

La météo s'invite intempestivement dans la partie
L'envolée du cours de ces derniers jours est liée à la mousson ! Elle serait plus faible qu'attendue en Inde cette année, ce qui pourrait nuire un peu plus encore aux rendements, donc réduire davantage encore le niveau de production de sucre attendu.

Sachant que le premier consommateur mondial de sucre est déjà contraint d'importer substantiellement, nul doute que ce scénario augmentera le déficit mondial de sucre déjà prévu cette année.

Que nous dit le graphique ?
Début mai, j'écrivais : "si vous regardez le graphique, vous voyez que la solide résistance (en rouge sur le graphe ci-dessous) qui se situait autour des 14,50 cents, et testée par deux fois sans succès en 2008, vient de voler en éclats. Au moment même d'ailleurs où le brut cassait sa résistance des 55 cents !

Voilà qui constitue à mon avis un signal positif plaidant pour une poursuite de la hausse dans les semaines qui viennent."

 

 

Cours du sucre en US cents la livre sur le NYBOT

 

Jusqu'où peut aller le sucre maintenant ?
Le prochain objectif se situe dans la zone des 18,30 cents. Cette zone correspond à une ancienne résistance et au retracement de Fibonacci de 76,4% de l'intégralité de la baisse intervenue entre janvier 2006 et avril 2007.

En extension, on visera le seuil psychologique des 20 cents.

 

 

 

Du côté des indicateurs techniques, la situation est mitigée. Le RSI se trouve en zone de surachat. Le MACD, en territoire positif, est repassé au-dessus de sa ligne de signal.

Voilà pourquoi j'attendrais un pull back pour me positionner. Un retour sur le niveau support de 16 cents constituerait une bonne fenêtre d'entrée.

Source :  L'Edito Matières Premières & Devises du 30/06/09

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 09:59
Une autre approche en analyse technique du wheat et du blé en weekly (c'est à dire en hebdomadaire, une bougie = une semaine de cotation et non une journée comme en daily).



Avec les 7 $ le boisseau touchés début juin sur l'échéance Septembre 2009, nous avons refermé le gap baissier de début octobre 2008.
2 observations : la 1ère, le MACD en hebdomadaire semble vouloir casser à la baisse sa ligne de signal (alerte !!!) et la 2ème, d'octobre à juin on observe une figure imparfaite dite en " W " ou double bottom (alerte !!!).

Maintenant  le blé sur le MAT échéance Novembre 2009 :



Observez les similitudes avec le Wheat (cela fait peur) concernant le MACD et le " W ".
A la lecture de ce graphe, d'un point de vue purement technique, à début juin, les optimistes pouvaient raisonnablement penser rejoindre les 180€ sur rupture de la ligne de flotaison des 165 €. Comme je l'ai indiqué en son temps, les 165€ sont devenus un seuil très important à franchir; rappelez vous qu'ils correspondent au sommet de l'année 2003 (automne), c'est à dire au 1er coup de semonce pour le marché des céréales sur le début du XXIème Siècle.

Je m'arrêterai là, car c'est un exercice que je ne maïtrise que très partiellement vis à vis de l'analyse en Weekly, et je ne souhaiterai induire personne dans l'erreur (on commençant par moi-même).

J'attends bien sûr les réactions des férrus de l'A.T et notamment des professionnels qui sont de plus en plus nombreux à suivre ce blog.
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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 14:31

Manquant de repère après la journée de mardi, je positionnerai juste 2 graphes ci-dessous on attendant d'y voire plus clair grâce notament au "Weather market" (ou les températures élevées vont occasionner des dégats en terre à faible réserve hydrique dans les grandes plaines céréalières de la moitié Nord, ainsi que les températures élevées attendues aux Etats-Unis et dans d'autres pays)..

Wheat échéance Septembre 2009 à 5,355 $ le boisseau


Il faut maintenant franchir les 5,50 $ le boisseau pour retrouver le sourir.

14H30 : les cours du blé sur le MAT échéance Novembre 2009 à 141€


Idem, il faudra franchir en clôture les 143€ pour que l'espoir renaisse, avec un stop très serré à 139€ (c'est très chaud, comme le climat en ce moment).

Pour répondre à Toto, on mettant les graphes en ligne, je me suis fait la même remarque, n'y aurait-il pas une figure à déchiffrer sur le moyen terme ? Ci-dessous, le Wheat en rapproché (juillet) :
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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 10:07
Tout d'abord un grand merci à vous fidèles lecteurs et acteurs de ce blog qui après un an et demi d'existence vient de battre de nouveaux records d'audience avec sur le mois de juin avec les statistiques suivantes :

- 8 000 visiteurs uniques (7 985 exactement)
- 17 500 pages vues
- journée record le 30 juin = 1 150 pages vues et 375 visiteurs uniques
- position du blog sur la plate-forme = 422 ème / plusieurs dizaines de milliers

Ce blog est avant tout un lieu de partage de l'information concernant les marchés des matières premières agricoles. Comme vous le savez, je travaille dans la profession agricole, et de ce fait, je ne peux coller directement à l'actualité très dense des marchés, mais depuis plusieurs semaines, je m'emploie à mettre sur pied une équipe de personnes toutes professionnelles dans leurs domaines de compétences respectives afin de mettre en ligne un site Internet dédié à la profession agricole au sens large du terme.
Cela prend plus de temps que prévue (démarches de création, juridique, partenaires, d'organisation etc ...), mais soyez en sûre, je souhaite vous apporter un outil dans l'utilisation que vous pourrez en faire vous apportera pleinement satisfaction.
Nous sommes le 1er jour de la nouvelle année de commercialisation et le blog "Marché des céréales" va continué à vous accompagner en attendant que le relais soit pri par le site portail Internet.
Vous souhaitant une bonne moisson à tous, je vous ai mis un peux de lecture ci-dessous dans vous trouverez les liens et la source en bas de page.
Encore merci à vous fidèles lecteurs.



Les politiques agricoles et la tourmente des marchés mondiaux des matières premières



Intervention prononcée par Lucien Bourgeois, Economiste, Membre de l’Académie d’agriculture, lors de la table-ronde Quelle politique agricole au défi de la crise alimentaire modiale ? du 9 juin 2008.

 

Merci, Monsieur le Président.
Effectivement, le spectacle offert par les marchés agricoles a complètement changé depuis trois ans. Nous nous étions habitués à une certaine morosité de ces marchés. Les prix baissaient assez constamment et un leitmotiv revenait, en particulier en Europe :
« Mais pourquoi s’obstiner à maintenir une agriculture en Europe alors que le Brésil ne demande qu’à devenir la ferme du monde ? »

Une idée prédominait : Les aides à l’agriculture visaient à rendre les exploitants agricoles plus compétitifs afin qu’à terme cette agriculture restructurée puisse se suffire à elle-même et fournir encore un certain nombre de matières premières. Mais nous allions surtout vers une conception paysagère de l’agriculture visant un environnement protégé, des paysages de qualité, une conception d’enfant gâté que je qualifie volontiers de « politique Marie-Antoinette ».

L’Europe était donc très perplexe par rapport à son domaine agricole. La conscience des dettes que nous avions par rapport à l’après-guerre subsistait, mais à mesure que cette période s’éloignait - le mur de Berlin n’est plus qu’un souvenir - l’agriculture était de plus en plus considérée comme un empêcheur de tourner en rond. Chacun se souvient de la célèbre diatribe de Tony Blair en juin 2005 : L’agriculture coûte à peu près 40% du budget européen, il est inadmissible de continuer à distribuer à l’agriculture cet argent qui serait plus utile à la recherche et aux secteurs de pointe !

L’effervescence qui agitait le marché des matières premières industrielles (hausse fulgurante des prix du cuivre, du pétrole, du manganèse, du cobalt etc.) a longtemps contrasté avec la morosité persistante du secteur des produits agricoles. Mais les observateurs ont été rassurés par la hausse observée depuis quelques années, d’abord sur le maïs, ensuite sur un certain nombre de produits. L’année dernière à pareille époque, l’effervescence sur le maïs se propageait au blé puis aux produits laitiers. Cette hausse des produits laitiers a fait ressurgir le spectre de la pénurie mondiale, suscitant un vent de panique renforcé par les prévisions de croissance démographique (on prévoit un accroissement de deux milliards et demi d’habitants). Je rappelle que la situation alimentaire mondiale est assez mauvaise : huit cent cinquante millions de personnes (selon les chiffres de la FAO) souffrent de la faim, deux milliards souffrent de carences alimentaires préoccupantes et, dans nos pays, l’obésité frappe environ un milliard de personnes. Moins de la moitié des six milliards et demi d’habitants sont dans une situation relativement normal. « La poule au pot tous les dimanches » de notre bon roi Henri IV reste un rêve pour beaucoup de personnes dans le monde qui n’ont pas accès aux protéines animales.

L’augmentation des prix des matières premières alimentaires (expliquée par la démographie mondiale, la météo et la forte demande de nos amis chinois), le risque de pénurie mondiale ont suscité l’idée qu’il fallait augmenter la production par tous les moyens, même et y compris avec les OGM, dans tous les pays où c’était possible. La réalité est à mon avis un peu différente de cette idée un peu passéiste de l’agriculture. Le secteur agroalimentaire est encore extrêmement puissant en France, les IAA (industries agroalimentaires) constituent le premier secteur industriel de notre pays et l’Union européenne reste le premier producteur de blé et de lait du monde. Chose plus souvent ignorée, l’Europe a dépassé les Etats-Unis sur le plan des parts de marché mondial en matière d’agroalimentaire. Ceci n’est pas dû aux aides à l’exportation, celles-ci ont en grande majorité disparu et cette conquête par rapport aux Etats-Unis date de 2006.

La cause, évidente pour un étudiant de première année d’économie, est que l’Europe est beaucoup plus spécialisée que les Etats-Unis sur les produits transformés . Ce n’est pas un hasard si Nestlé est la première firme agroalimentaire du monde. Nestlé est la première firme à avoir bien compris le fonctionnement de l’Europe et de la PAC et si elle a maintenu son siège social en Suisse, c’est parce que les Suisses ont compris qu’ils pouvaient, sans payer les inconvénients de l’Europe, en garder tous les bénéfices (en faisant de la surenchère fiscale pour attirer les sièges sociaux).

Je ne les critique pas : ils ont extrêmement bien utilisé la mécanique qu’était la Politique agricole commune pour assurer leur expansion. On peut dire de façon caricaturale que toutes les entreprises agroalimentaires européennes ont bénéficié, grâce à l’aide du contribuable, d’une matière première de qualité européenne au coût mondial.

Revenons sur la cause de la hausse des prix. J’ai regardé les statistiques du marché du blé, du maïs. Quelle n’a pas été ma surprise de constater que 2007 a vu la récolte la plus importante qu’on ait jamais connue. On nous disait que la moisson avait été mauvaise en Europe et que la sècheresse récurrente en Australie devenait de plus en plus problématique. Certes, la moisson a été difficile en Europe mais grâce aux capacités techniques la production n’en a été que peu affectée (à 5% près, on était dans les mêmes quantités que d’habitude). La sècheresse australienne a joué beaucoup plus mais si l’Australie est un grand pays exportateur (les vingt millions d’habitants ne consomment qu’une faible part des céréales produites) en termes de production, l’Australie produit les bonnes années 2% de la récolte mondiale, moins de 1% les mauvaise années. La production australienne, qui peut atteindre parfois trente-cinq millions de tonnes, ne joue donc qu’à la marge. En 2007, l’accroissement de la production de maïs aux Etats-Unis a été de soixante-dix millions de tonnes : en une année le seul accroissement de leur production fait deux fois la production de l’Australie les bonnes années !

La première chose qui m’avait frappé était donc que la récolte n’avait jamais été aussi importante dans l’histoire, certains pays ayant fait de très bonnes récoltes. Quant aux importations chinoises de blé et de maïs, elles avaient diminué tandis qu’elles augmentaient sur le soja. On aurait pu s’attendre à une flambée des cours sur le soja mais non sur le blé et le maïs. C’est oublier que l’Europe et les Etats-Unis pratiquaient depuis un certain nombre d’années une politique très malthusienne par la baisse des prix qui entraînait une volonté de réduire la production. On a donc essayé, par des mesures de régulation de la production, comme le gel des terres, de diminuer la production dans nos pays. Puis, la diminution des stocks - parce qu’ils coûtaient cher – a donné le signal aux spéculateurs de toute la terre, d’où l’effervescence sur ces marchés.

J’ajoute à cela un élément extrêmement important qui a joué en très peu de temps, c’est la décision du gouvernement américain d’affecter à la production d’éthanol une partie (20% à 30%) de sa production de maïs. Les Etats-Unis produisant la moitié de la récolte mondiale de maïs, c’est 10% à 15% de la production mondiale qui est affectée à un usage non alimentaire. Ce fut la cause des « émeutes de la tortilla » au Mexique il y a presque deux ans. Soixante millions de tonnes (affectées par les Américains à la production d’éthanol), c’est la totalité du marché mondial du maïs. On comprend bien que, si une année donnée, au lieu de fournir du maïs pour les aliments du bétail ou pour les tortillas mexicaines, on en consacre une grande partie à la fabrication d’éthanol, ça pèse beaucoup sur le marché. C’est ce qui s’est passé. On a donc vu une montée fulgurante des cours en 2006 qui s’est calmée un peu en 2007 en raison d’une production importante. Mais on assiste à quelque chose de tout à fait étonnant : le prix du maïs a encore augmenté de 30% depuis le début de cette année alors que la récolte n’a jamais été aussi importante dans l’histoire (environ six cents millions de tonnes au début des années quatre-vingt-dix, sept cent quatre-vingts millions de tonnes aujourd’hui, soit 30% de plus).

Malgré cette production abondante, le prix continue à augmenter parce que les Etats-Unis ont annoncé qu’il fallait passer de soixante millions à cent millions de tonnes (soit 1,5 fois le marché mondial). Nous avons eu la chance d’avoir une récolte exceptionnelle en 2007, que se passera-t-il demain si la récolte est normale, voire insuffisante ?

Le marché des produits laitiers a connu une effervescence qui s’est calmée depuis deux ou trois mois. Les prix du beurre et du lait sont revenus à leur niveau de l’année dernière. Le prix du blé, en baisse rapide, est lui aussi, en train de revenir à son niveau de l’année dernière.

L’effervescence est donc relativement cantonnée au maïs et au soja. Cet oléagineux sert en particulier à la fabrication d’aliments du bétail et il a fait partie des importantes augmentations d’importation de la part de nos amis chinois. La Chine a choisi à peu près la même stratégie que l’Europe mais, avec encore moins de terre disponible par habitant que l’Europe, les Chinois ont choisi d’importer les aliments du bétail : très vigilants sur leur sécurité alimentaire, ils n’importent ni maïs, ni blé pour l’alimentation humaine mais beaucoup de produits pour les aliments du bétail.

Le prix du sucre est inchangé depuis plusieurs années parce que le Brésil, premier producteur de sucre du monde, a des capacités de croissance de sa production qui lui permettent de fournir le marché mondial du sucre tout en faisant de l’éthanol.

Quels éléments peut-on retirer de ces observations ?

La suite : http://www.fondation-res-publica.org/Les-politiques-agricoles-et-la-tourmente-des-marches-mondiaux-des-matieres-premieres_a299.html
Vous y trouverez un fichier PDF de l'exposé : http://www.fondation-res-publica.org/attachment/98515/?PHPSESSID=caef3b1c269096dfc0e330c0eedb1cd9

Source : Fondation Res Publica
Lundi 09 Juin 2008
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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 22:14

PARIS, 30 juin (Reuters) - Le contrat de référence du marché à terme du blé européen, novembre BL2X9 a clôturé une séance mouvementée, en baisse de 3% à 139,50 euros/tonne après avoir touché un plus bas depuis plus de six mois après la publication par l'USDA de ses estimations de surfaces aux Etats-Unis.

Dans son rapport publié ce jour, l'USDA a relevé très au-dessus des attentes du marché à 87,04 millions d'acres (35,2 milions d'hectares), les surfaces consacrées au maïs aux Etats-Unis, la céréale dont le bilan mondial était attendu le plus tendu en 2009-2010.

Estimée à 12,3 millions de boisseaux, la production américaine de maïs pourrait être la deuxième meilleure récolte enregistrée après le record de 13,04 millions de 2007 et un printemps humide qui a perturbé les ensemencements.

Les surfaces de soja gagnent de leur côté 2% par rapport à l'an dernier à 77,48 millions d'acres, laissant présager une récolte également record qui compenserait la baisse des stocks.

Pour le blé, l'USDA table sur 59,78 millions d'acres, un repli de 5% par rapport à la saison dernière mais un niveau supérieur aux attentes du marché qui tablait sur 58,24 millions d'acres.

"Le rapport a été très surprenant et la réaction à la hauteur de la surprise", a commenté un intermédiaire du marché à terme.

Plus de 12.000 lots ont ainsi échangés sur la seule échéance novembre.

"Les chiffres annoncés par l'USDA vont permettre de pallier à un éventuel pépin météo dans les semaines à venir", a ajouté un autre.

Le maïs à Chicago est tombé jusqu'à sa limite journalière de baisse de 30 cents par boisseau, un plus bas depuis quatre mois, tandis que le blé (SRW) est descendu jusqu'à 5,50 dollars le boisseau.

Malgré la réduction de la chute des cours à Chicago en cours séance, le blé européen a clôturé en-dessous de son support majeur de 140 euros/tonne (à 139,5€/t), ce qui pourrait l'emmener vers son plus bas depuis l'ouverture du contrat de 131,75 euros/tonne, touché le 5 décembre dernier.

Source : Reuters 30/06/09 à 18h40 (Valérie Parent)

Voici donc la cause à notre retournement brutale de marché.
Je reste partagé sur le fait de ce qui vient de se produire ce jour, car si l'on y regarde de plus près, on a ce soir sur le Wheat un premier signal de retournement de marché avec l'indicateur suivant : le Stochastique lent (ce dernier était en sur-vente depuis plusieurs semaines, rarement vue). Et de plus des Volumes records, alors ... je reste dubitatif sur la signification de la séance d'aujourd'hui et de nos 16 000 lots échangés sur le blé au MAT.
Il me semble que le marché raffole des contre-pieds. Demain étant un autre jour ... et surtout le 1er jour de la nouvelle campagne de commercialisation pour la récolte 2009/2010, on saura très vite si les opérateurs auront récupéré leurs esprits.

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 09:59

Attention, journée cruciale aujourd’hui pour suivre la nouvelle tendance des cours des céréales pour la nouvelle récolte avec le rapport USDA qui tombera cet après midi.

 

Les opérateurs ont depuis plusieurs semaines débouclé leurs positions sur les céréales on attendant de commencer à y voire plus clair sur les premiers éléments de la nouvelle récolte 2009/2010.

 

On peut s’attendre ce jour à voire des mouvements importants se mettre en place concernant les différentes commodities agricoles (l’ancienne campagne prenant fin ce jour et la nouvelle commençant le 1er juillet). Dans un contexte économique très dégradé (baisse de la consommation), des stocks importants (pour le blé), une situation climatique en demi teinte (sec à un endroit, humide à un autre etc …), des cours des céréales qui ont fortement baissé sur les 4 dernières semaines.

Donc touts les intervenants sont prêts à se positionner dans un sens comme dans l’autre en fonction des prémices du rapport de l’USDA de cet après midi.

 

Allez, pour une fois, je vais me mouiller, et vous annoncer que mon sentiment est relativement haussier à C.T pour 66% (avec un risque baissier à 33%).

Plus clairement, cela signifie que pour les 3 à 6 mois à venir, je vois les cours du blé sur le MAT évolué entre :

-         150 à 165 €/t en règle générale

-         165 à 180 €/t si des éléments extérieurs venaient à provoquer une tension

-         135 à 150 €/t si le pessimiste l’emportait (récolte importante sur le globe et continuation de la crise)

Je précise que cela n’est que mon avis personnel, et n’est en aucun cas un avis tenant effet de prédiction. J’attends vos points de vue et je souhaite vos vives et chaudes réactions à ces dernières lignes.

 

Regardant maintenant le graphe pour le blé sur le MAT échéance novembre 2009 :



Le Stochastique se redresse pour la première fois depuis plus de 4  semaines.
Les cours viennent de repasser au-dessus de la moyenne mobile à 7 jours.
Hier, nous avons assisté à la fermeture du 1er gap baissier (il en reste 2).
La tendance baissière établie depuis le 2 juin (magnifique canal) est rompue.

En aparté, sur la moitié Sud du département de la Marne, avec les journées de dimanche et lundi, nous venons d'assister à un décrochage des blés assez rapide (le potentiel de ces parcelles est irrémédiablement atteint) et cela va aller en s'aggravant (malheureusement).
En est-il de même dans vos régions respectives ? J'attends vos réponses dans la rubrique commentaire. Merci d'avance.

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