Visionnez les interventions des responsables de FranceAgriMer à l'issue du conseil spécialisé des céréales du 13 mai. |
L'Ukraine, la Russie et l'Inde risquent d'écouler rapidement des volumes importants de blé à l'international.
«L'Ukraine devrait avoir des disponibilités exportables importantes, même si elles devraient être inférieures à l'an passé. Très tôt après les récoltes, le pays risque d'être présent sur le marché mondial. En effet, en raison de problèmes financiers, les producteurs auront besoin de trésorerie rapidement», a prévenu Michel Ferret, chef du service "marché et études des filières" à FranceAgriMer (1), à l'issue du conseil spécialisé des céréales du 13 mai.
La Russie pourrait aussi jouer les trouble-fête au début de la prochaine campagne. «Elle a constitué des stocks d'intervention et il est probable qu'elle souhaite faire rapidement de la place dans ses capacités de stockage. Elle pourrait ainsi mettre rapidement 2 millions de tonnes (Mt) sur le marché mondial», explique Michel Ferret.
De son côté, l'Inde redevient excédentaire cette année et a également constitué des stocks d'intervention. Elle aurait aussi 2 Mt de blé qu'elle pourrait mettre rapidement à disposition sur le marché mondial. «Néanmoins, le prix du blé indien est élevé au départ des stocks d'Etat, elle ne pourra exporter que grâce à des restitutions à l'exportation, tempère Michel Ferret. Ses clients seraient le Bangladesh, voire le Pakistan.»
Les blés français risquent ainsi de trouver des difficultés à l'exportation, d'autant plus que les clients traditionnels du Maghreb, et surtout le Maroc, ont annoncé de bonnes récoltes dans leur pays. «La situation est bien connue et la France recherche déjà de nouveaux marchés pour être en capacité d'exporter», rassure Christian Vanier, directeur du service "animation des filières" de FranceAgriMer. «Il faudra également se recentrer sur les débouchés européens», prévient le directeur.
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(1) Structure officialisée le 1er avril 2009 et qui fusionne plusieurs offices dont l'Office national interprofessionnel des grandes cultures.
Tensions
Selon les premières estimations du Conseil international des céréales et de l'USDA (département américain à l'Agriculture), la récolte
mondiale de blé serait comprise entre 650 et 660 millions de tonnes en 2009, contre environ 680 Mt l'an passé. A ces niveaux, ce serait la deuxième plus grosse moisson de l'histoire. Cette
production, couplée à des stocks de fin de campagne importants, garantit des disponibilités mondiales élevées pour la campagne à venir. Malgré un contexte peu favorable, les bilans s'annoncent
plus tendus en soja et maïs, ce qui pourrait soutenir par ricochet les prix du blé durant la campagne prochaine. «Les stocks mondiaux de maïs devraient passer de 18% à 16% des besoins annuels,
alors que le seuil d'alarme de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) est de 18%» met en garde Michel Ferret, chef du service "marché et études des filières"
à FranceAgriMer.
Source : France Agricole du 13/05/09 à 19 H 00