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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 10:24

Selon les dernières estimations de la FAO (Agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) publiées le 18 décembre, la production mondiale de céréales pour 2008 s’afficherait en hausse de 5,4 % par rapport à 2007 et atteint 2,24 milliards de tonnes.

Il s’agit d’un « nouveau record », indique la FAO dans sa note de synthèse, précisant que « les prix élevés ont incité à semer » et que « les conditions climatiques ont été en général favorables ». L’organisation estime que cette récolte doit permettre de couvrir les besoins de la campagne et de renflouer un peu les stocks mondiaux.

L’accroissement de la production est toutefois du pour l’essentiel aux pays développés. La hausse n‘est que marginale dans les pays en développement. Les prix des denrées alimentaires sont restés élevés dans ces pays, malgré la baisse généralisée du prix des céréales durant ces derniers mois.

L’organisation relève d’ailleurs des risques pour la sécurité alimentaire des habitants en Afghanistan, en Erythrée et en Ethiopie, où les prix des aliments de base ont doublé en un an. Selon la FAO, 33 pays ont besoin d’assistance extérieure, principalement en raison des conflits qu’ils subissent ou de pertes de récolte.
 

Source : Agra Presse du 21/12/08

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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 08:55


Le cours se rapproche du premier objectif à 5,8 $ le boisseau.

Maintenant, le plus dur sera de franchir cette résistance majeure pour amplifier le rebond.

Pour cela, le MACD semble se redresser brutalement pour essayer de revenir en territoire positif.

C'est bientôt Noël, alors pourquoi pas ... (pas sérieux comme analyse !)
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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 09:24


Concernant les cours du Blé sur le marché du CBoT, nous constatons que les cours ont pri appui des 4,8/5 $ le boisseau, et que comme sur le Matif, le cours du Wheat (blé) semble être depuis début de cette semaine sortie de son canal baissier.
Pour repartir véritablement à la hausse, il va devoir s'affranchir de la résistance des 5,8 $.
Le MACD semble vouloir se redresser pour entrer de nouveau en territoire positif.

A suivre dans les jours et semaines à venir ...
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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 07:58


J'ai une première alerte ce jour sur le blé.

 

Mais, il faudra qu'il franchisse sa Moyenne Mobile à 20 jours (131€) et surtout la résistance des 133€ pour commencer à se positionner à la hausse, sachant qu’elle a comme support la MM à 7 jours pour la première fois depuis bien longtemps.

Les indicateurs mathématiques (MACD, Stoch, RSI ainsi que la DMI) complétés par du volume (environ 10 000 lots)  commencent à nous indiquer les prémices d’un changement d’orientation à venir.

Un élément clé d’un point de vu chartiste, la bougie de vendredi (un doji) et surtout celles de lundi (avec un petit gap) et de mardi font que nous sommes légèrement sorti du canal baissier dans lequel on se trouvait depuis Août 2008.

De tout de façon, il faut attendre quelques semaines avant que le retour d'un mouvement contraire arrive (il commence à se dessiner avec une baisse des surfaces mondiales de blé d'environ 2% et une productivité qui devrait être moindre dû à une baisse de l'utilisation des intrants pour la récolte 2009).

Elément externe, la baisse des taux de la FED à un niveau encore jamais vu à 0 – 0,25 % pour relancer l’économie dans le courant de l’année 2009 aux E.U.

 

A suivre donc de très près en cette fin de semaine afin de pouvoir être près à intervenir dès les premières semaines de 2009.

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 08:31

Les céréales ont suivi le mouvement, dopées par la hausse du baril du brut et la faiblesse du dollar. Le soja et le maïs, dont on fait des biocarburants, sont en effet corrélés aux cours du pétrole. Et comme les échanges internationaux sont libellés en dollars, la baisse du billet vert est une aubaine pour les pays importateurs qui en profitent pour passer commande.

Toutefois, et encore une fois, le refus du Sénat US d'adopter le plan de sauvetage a fait réémerger les craintes. Ce qui a pesé vendredi sur les cours des céréales et les oléagineux.

Les exportations de maïs américain ont été soutenues cette semaine, ce qui est venu doper ses cours qui ont vivement rebondi, malgré la révision à la hausse par l'USDA du stock de maïs de fin de saison (+12%).

Livraison mars, le maïs cotait 3,72 $ le boisseau sur le Cbot.

Concernant le blé, même scénario : l'USDA a revu à la hausse le stock de fin de saison de 20 millions de boisseaux. Tout comme le niveau de production mondiale pour la saison 2008/2009 jeudi, 684 millions de tonnes contre 682,4 le mois dernier.

L'étude de Goldman Sachs a en revanche soutenu les cours, puisqu'elle prévoit une baisse de la production mondiale de blé de 6% sur la prochaine récolte et une hausse de la demande.

Livraison mars, le blé cotait vendredi 5,24 $ le boisseau sur le Cbot.

Belle semaine également pour le soja. A noter toutefois la baisse des cours de l'huile de soja qui pèse sur le cours du boisseau. En effet, les stocks d'huile de palme ont atteint un niveau haut record en Malaisie, à 2,27 millions de tonnes. Toutes les huiles en pâtissent.

Livraison janvier, le boisseau de soja s'échangeait vendredi 8,56 $ sur le Cbot.

Source : L'Edito Matières Premières & Devises du 15/12/08

Je posterai une analyse dès demain matin concernant le Blé sur le Matif et sur le CBOT.

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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 21:27

Je vous expliquais hier que les fondamentaux du marché du sucre sont probablement en train de se retourner. La demande est attendue en hausse. La production en repli. Et pour la première fois depuis longtemps, le marché pourrait redevenir déficitaire. Quel peut être l'impact de cette situation sur les prix du sucre ?

A long terme, la tendance pourrait donc être porteuse
La hausse de la consommation de sucre mondiale est pour moi le facteur haussier clé pour le sucre. La consommation annuelle est passée de 50 à 160 millions de tonnes par an entre 1962 et aujourd'hui. Rien que sur les dix dernières années, elle est passée de 120 à 160 millions de tonnes par an. Soit une hausse de 40 millions de tonnes depuis 1998.

Cette tendance de fond est portée par la croissance de la population mondiale.

Le sucre est un marché spéculatif
Vous souvenez-vous des années 2005/2006 ? Le cours du sucre passait alors de 9 à plus de 20 cents US/lb en l'espace d'un an, avant de s'effondrer à 12 cents en juillet -- pour finalement atteindre un point bas à 8,40 cents.

On se serait cru durant la période d'euphorie de 1966-1974, les cours passent alors de 1,4 à 65 cents !

Pas de doute, le marché du sucre est un marché spéculatif tant il est étroit. Les mouvements y sont souvent violents... et de grande amplitude.


Cours du sucre en US cents/lb sur un an

Où en sont les cours actuellement ?
Comme vous pouvez le voir, le cours du sucre est coincé dans un canal horizontal depuis des mois, dans lequel il va et vient. Délimité en haut par les 14,5 cents/lb et en bas par les 9,80 cents.


Cours du sucre en US cents/lb sur six mois

Le sucre cote actuellement 11,30 cents/lb.

Il se peut que son cours revienne sous les 10 cents. Ce serait alors une opportunité d'achat car une telle situation ne serait que très temporaire. 9,80 cents est un bon cours d'entrée.

Ensuite, il faudra être patient
Savoir attendre un voire deux ans. Le cours du sucre, fondamentalement, peut revenir largement au-dessus des 15 cents. On se fixera comme premier objectif les 14 cents (résistance supérieure forte), puis 15 cents et 16,40 cents (retracement de Fibonacci de 50% et 61,8% de la période de baisse intervenue entre janvier 2006 et mai 2007).

A plus court terme, il y a matière à faire des allers-retours à l'intérieur du canal. Entre 9,80/10,80 cents et 12,50/14 cents.

Source : L'Edito Matières Premières & Devises du 10/12/08

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 21:37

Le niveau des prix des céréales atteint des niveaux planchers incohérents.

Pour espérer un redressement des cours mondiaux des principales céréales, il n’y a pas meilleur antidote à l’abondance que l’abondance. Autrement dit, les ventes à faible prix du blé et du maïs pourraient ne pas permettre par exemple aux paysans d’Ukraine ou de Russie de disposer de suffisamment de trésorerie pour financer la prochaine campagne. Les rendements attendus seraient alors plus faibles que l’an dernier et au final conduire à un redressement des cours. Phénomène qui pourrait être d’autant plus accentué si les terres les moins productives ne sont même plus cultivées !

De plus, si les dévaluations des monnaies de certains pays du pourtour de la Mer noire et de quelques nouveaux membres de l’Union rendent leurs céréales à l’export plus compétitives, elles renchérissent les prix des intrants importés.

Enfin, des accidents climatiques ne sont pas non plus à exclure et pourraient réduire l’offre de céréales.

En France, une baisse des surfaces de céréales pour la prochaine campagne 2009/2010 est exclue. Seul est constaté un léger recul des surfaces en blé (-0,7%) compensé par une hausse des soles en blé dur, en orge et également en colza.

Autre facteur qui montre que la conjoncture actuelle ne peut durer, les résultats de l’étude des coûts de production du blé en 2007 établis sur plusieurs départements dans le bassin parisien ou en zones intermédiaires par l’Onigc (10 décembre 2008). A l’hectare, ils sont de 1.051 euros. La faiblesse des rendements portait alors le coût de production à la tonne à 142 euros. Pour 2008/2009, toutes les conditions sont réunies pour que les charges à supporter soient encore plus élevées. Les emblavements ont été faits alors que les prix des engrais et de l’énergie n’étaient pas encore vraiment orientés à la baisse.

Au final, des cours de céréales actuels largement inférieurs aux prix de revient et des problèmes de trésorerie pour financer la prochaine campagne laissent augurer une prochaine remontée des prix car les producteurs européens ne peuvent indéfiniment produire à perte. Mais quand ? Personne n’a la réponse.

Source : Terre-net Média

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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 21:41

Le marché devrait devenir déficitaire
Je vous le dis d'entrée de jeu : on s'attend l'année prochaine à un déficit sur le marché du sucre, ce qui n'était pas arrivé depuis 2006.

Avant, on constatait des défaillances côté offre, qui, couplée avec la montée en puissance de la production d'éthanol, avaient dopé les prix du sucre. A tel point que l'Inde et le Brésil, les deux plus gros producteurs mondiaux, ont finalement décidé d'accroître leur production, ce qui a conduit a une chute des cours du sucre après 2006.

Aujourd'hui, l'Organisation internationale du sucre (ISO) annonce pour 2009 une offre en repli et une demande en hausse, ainsi qu'un déficit.

Principale cause de ce déficit ? La hausse de la demande indienne et chinoise, ainsi que des baisses de production.

Ce que disent les chiffres
L'ISO s'attend pour 2009 à une hausse de la consommation de 2,3% à 165,5 millions de tonnes.

Et la récession ? me direz-vous... Je ne pense pas qu'elle ait un réel impact sur la demande de sucre, bien au contraire. D'abord parce que la demande est assez inélastique au prix. Nous parlons ici d'alimentation de base, et l'homme ne peut pas s'arrêter de s'alimenter. Ensuite, lorsque l'environnement économique global se détériore, le sucre permet de se "faire plaisir" à moindre coût. Une sorte d'opium du peuple en quelque sorte...

Face à cette consommation en hausse, la production est attendue en repli de 4,4%. Ce qui donne une production de 161,9 millions de tonnes.

Le déficit s'élèverait donc à 3,6 millions de tonnes.

Entrons dans le détail...

En Inde, la production baisse : l'autosuffisante n'est plus assurée
En Inde, second plus gros producteur mondial de sucre, la production actuelle de sucre est en fort repli. Tout simplement parce que les fermiers consacrent une part de plus en plus importante de leurs terres à la plantation de blé au détriment du sucre. En effet, le blé est plus rentable pour eux.

D'où une chute anticipée de la production indienne de sucre de 16%, à 23,9 millions de tonnes !

Ajoutez à cela des pluies diluviennes sur les principales régions sucrières du Maharashtra et de l'Uttar Pradesh qui vont peser sur les rendements des récoltes de sucre, et le tableau s'assombrit un peu plus encore... Sur ces régions, le repli de la production devrait atteindre 25% !

L'Inde va devoir s'approvisionner sur les marchés internationaux
Voilà pourquoi, et pour la première fois depuis longtemps, l'Inde a annoncé qu'elle d'importerait du sucre. N'étant plus autosuffisante, elle va venir s'approvisionner sur les marchés internationaux, ce qui est un facteur de fond haussier pour les cours.

Sucre brésilien : toujours soutenu par l'éthanol
Au Brésil, la croissance annuelle de la production sucrière est absorbée par l'industrie de l'éthanol. Le plus gros exportateur mondial de sucre consomme une part de plus en plus importante de sa production pour ses besoins propres.

57% de la production sucrière du pays est transformée en éthanol, soit une hausse de 54% par rapport à l'an passé !

Je vous rappelle que l'éthanol est déjà mélangé depuis longtemps, à hauteur de 20%, avec l'essence dans le réservoir des automobiles, et que de plus en plus de véhicules roulent au 100% éthanol. Les Brésiliens sont très en avance sur nous de ce point de vue là.

Reste à savoir si la chute continue du brut, jusque sous les 40 $ le baril, peut remettre en question cet équilibre.

En attendant, l'industrie sucrière brésilienne vient d'annoncer que sa production s'est réduite de 24% en octobre comparé à octobre 2007.

Partout sur la planète, les nuages s'accumulent
Aux Etats-Unis, les agriculteurs ont réduit de 10% la part de leurs terres consacrées à la plantation de betteraves à sucre, car moins rentables, de 1,2 million d'acres à 1,08 million.

En Australie, troisième exportateur mondial de sucre, la récolte de cette année sera moins bonne, la saison ayant été trop pluvieuse.

Même le Pakistan ne devrait cette année ne produire que 3,7 millions de tonnes de sucre au lieu de 4,7 millions l'an passé.

Enfin, le repli de la production européenne est attendu à 20%.

Un stock attendu en repli
Demande en hausse, production en repli et production éthanol qui se maintient : forcément, le stock est impacté. Il faut dire qu'on a accumulé des stocks ces dernières années, jusqu'à 69 millions de tonnes.

L'ISO s'attend à voir le stock de sucre se réduire de 5,8%, à 65 millions de tonnes d'ici fin septembre 2009. Ce qui ramènerait le stock à 4,7 mois de consommation.

Je vous dirai demain quel impact cette situation fondamentale peut avoir sur les cours du sucre.

Source : L'Edito Matières Premières & Devises du 9/12/08

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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 23:03


Précédement, j'indiquais qu'un mouvement d'importance se préparaît lorsque les cours viendraient prendre appui sur les 140€ et qu'ils casseraient la résistance bloquée sur les 146/148€.
Un mouvement c'est bien enclenché de même amplitude que calculé (147€ + 13€ = objectif fixé à 160€ ou 146€ - 13€ = 133€, ces deniers correspondant à un support) mais il est sorti en prenant la direction du sud (refusant de reintégrer les 160€ et bien au contraire rejoignant assez facilement les 133€ comme annoncé dans mon article du 23 novembre intitulé "
Blé : une situation incontrolable sous 133€ ! " (dernier rempart avant la baisse vers les 120€).
Et finalement la rupture  a bien fini par avoir lieu avec pour conséquence de rejoindre brutalement et avec de gros volumes les 122,5€ très proche de la cible des 120€ attendue depuis des semaines par les chartistes.

On constate avec la bougie de vendredi (un petit doji), que nous pourrions avoir une ébauche de retour vers les 133€, pour le moment bloquée par la MM7 j à 128,7€.
Le RSI en zone de survente se redresse pour franchir la barre des 30, et le MACD bien que négatif et inférieur à sa ligne de signal tente de se redresser ou du moins de se stabiliser.
Les Volumes sont arrivés ces derniers jours avec les accélérations quotidienne à la baisse. Ces constats ammènent à se poser la question suivante :  Sommes-nous entrain de toucher le fond ?
D'après un ami assez proche des marchés, il attend le dernier coup de grâce, qui serait un retour des cours sur le marché à terme vers les 115€ avant un changement de polarité corrélé avec le climat hivernal (à venir ?) et la sur-estimation des stocks ainsi que les modifications d'emblavement sur certains continents.
La semaine qui vient serra riche d'enseignement pour appréhender le marché des céréales qui risque de provoquer de réelles surprises en 2009...
Alors soyez prêt pour anticiper la nouvelle orientation des cours du blé ...
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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 22:56

En retraçant l'histoire du sucre hier, vous avez pu vous rendre compte à quel point le sucre est une matière première politique. Ce qui explique cette obsession de régulation du marché du sucre. Encore aujourd'hui, cet atavisme influe fortement le marché, et le prix du sucre.

A commencer par la politique agricole assistée de l'Union européenne.

Notre politique sucrière s'est appuyée sur trois piliers :
- un système de quotas qu'on a laissé complaisamment filer ;
- des prix garantis, pour le plus grand plaisir des cultivateurs de betterave de France et d'Allemagne ;
- et des barrières douanières prohibitives (plus de 100% !), sauf pour les pays "amis" de la zone ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) à laquelle appartient l'île Maurice : souvent d'anciennes colonies, bénéficiant de conditions privilégiées en vertu des accords de Lomé.

Quand je vous parlais "d'obsession de régulation"... !

Dans les décennies suivantes, le "rouleau compresseur brésilien" s'est mis en place
Face aux coûts de production des grandes exploitations brésiliennes, les petits producteurs des îles n'avaient aucune chance : seuls leurs accords privilégiés avec l'Europe ont permis la survie de leur activité.

Parallèlement, les betteraviers, largement subventionnés par l'Union européenne, ne chômaient pas ; on a même vu des exploitations se créer dans des pays comme le Portugal, avec une rentabilité que je vous laisse deviner -- mais Bruxelles était là pour compenser...

Du point de vue de l'autosuffisance, le succès a été total
Vingt ans plus tard, les classes supérieures européennes en pinçaient pour les édulcorants -- mais l'UE, le premier importateur mondial, était devenue un des premiers exportateurs, avec des excédents allant jusqu'à 25% au début des années 2000. Bien entendu, le marché mondial restait tenu par le Brésil aux coûts de production bien inférieurs, si bien que Bruxelles remettait la main à la poche pour compenser les prix de vente !

Deux milliards d'euros de subventions par an !
Bref, nous nous sommes retrouvés à subventionner à la fois nos importations et nos exportations de sucre, pour pas loin de deux milliards d'euros annuels. Je vous l'accorde, c'est toujours moins cher que de soutenir une banque... Mais tout de même, la situation ne manquait pas... de sel.

L'OMC frappe alors du poing sur la table
C'est dans cette pétaudière que l'OMC a déboulé vers le milieu des années 2000, pour sommer Bruxelles de mettre un peu de justice dans sa politique agricole.

Les débats qui ont suivi sont exemplaires des questions que peut soulever la mondialisation -- et pas seulement en matière agricole, car on retrouve des problématiques voisines en pharmacie, avec le marché des génériques.

L'OMC a bataillé ferme
Invoquant les petits agriculteurs affamés du Sud contre les "profiteurs" du Nord, bien à l'abri derrière leurs barrières douanières.

Seulement, le capitalisme ne s'arrête pas aux Tropiques. Chez les "petits" aussi, la consolidation sectorielle fait rage... Et le géant brésilien avait déjà mis à genoux, sur le marché libre, nombre de pays producteurs, moins bien organisés que lui.

L'OMC avait raison sur le fond
Le Brésil grondait le plus fort, sans doute, mais l'OMC avait raison sur le fond. Dans une économie mondialisée, les chances doivent être égales pour tous...

Le protectionnisme de l'Union européenne déséquilibrait sérieusement le marché mondial du sucre, au détriment des grandes exploitations brésiliennes mais aussi de petits producteurs qui se battaient pour survivre.

Ce "dumping aveugle", qui a soutenu tout autant mon interlocuteur mauricien que les gros betteraviers de la Marne, n'était guère justifiable en termes logiques, économiques ou éthiques.

L'Europe a donc été condamnée par l'OMC
Elle est tenue d'abandonner son système de soutien à ses producteurs continentaux -- mais aussi, par ricochet, aux 19 pays de l'ACP. Cet effet de bord aura été âprement discuté dans la mesure où ces subventions indirectes s'apparentent, pour certains économistes, à une aide au développement très efficace.

Quoi qu'il en soit, un programme de gel progressif des subventions a commencé. Il devrait se poursuivre jusqu'en 2015, date à laquelle le marché sera théoriquement dérégulé.

Théoriquement, s'entend, car dans le contexte actuel, nos gouvernants risquent fort de se faire tirer l'oreille. Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire dans Matières à Profits, je pense que dans un paysage de récession, les tenants de la dérégulation trouveront, d'un seul coup, beaucoup moins de soutien.

On estime que l'abandon du système européen engendrerait pour l'île Maurice -- qui exporte sur le Vieux Continent 14 fois plus de sucre que le Brésil, pourtant moins cher -- une perte de revenus de 115 millions d'euros par an...

Quel avenir pour le sucre ? Quels sont les fondamentaux et les perspectives du marché ? Comment évolue son prix ? Est-ce le moment d'y investir ? Je reviendrai sur toutes ces questions dans un prochain Edito.

Source : l’Edito des matières premières du 4/12/08

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