Bonjour à toutes et à tous,
J'espère ne pas être devenu fou ! Où provocateur !
Je suis en train de lire un livre très passionnant (400 pages) "La mise à mort de JEAN-EDERN HALLIER" de Dominique Lacout et Christian Lançon, édition Presses de la Renaissance, Septembre 2006
Chapitre 5 : Les secrets du prince "Tu dois toujours tout savoir sans jamais rien dire" MAZARIN
Certains m'ont posé sur ce blog la question concernant l'inflation à venir, je vous livre les informations suivantes
(accrochez-vous bien, cela va en secouer plus d'un) :
Un à 2 liens ci-dessous :
http://fortune.fdesouche.com/12401-vers-une-crise-de-solvabilite-mondiale du 13/02/10
http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-le-krach-de-2010--la-crise-systemique-.aspx?article=2749370896G10020&redirect=false&contributor=Paul+Bara 23/03/10
Et l'interview hier 17h00 sur Boursorama :
Discussion avec Véronique Riches-Flores, économiste à la Société Générale
le 24 mars 2010 à 16h00 sur le site de Boursorama
jlord : les marchés considèrent que la reprise économique est une reprise en V; c est en tout cas la structure
prises par les marchés financiers; l endettement des etats ne permets plus de donner de la croissance artificiellement au circuits économique (ratio dette/pib°; d’ou peut venir le relais de
croissance sachant que les ménages sont dans un long processus de désendettement.
V.Riches-Flores : Bonjour à tous. Les relais de croissance des
économies développées sont effectivement très faibles. Le désendettement des agents privés et des Etats limitera considérablement le potentiel de nos économies matures. Les politiques
structurelles de développement mettront dans le meilleur des cas des années à produire leurs effets...
V.Riches-Flores : ...Une telle situation fait redouter une
spirale déflationniste typique des crises de surendettement. Le monde émergent a en revanche entamé une phase de rattrapage très solide et devrait continuer à soutenir la croissance mondiale.
Dans un tel contexte, les politiques économiques des pays développés devront rester très accommodantes et continuer à privilégier la lutte contre la déflation.
M6404094 : Etes-vous en accord avec le FMI qui estime que la cible d'inflation de la BCE est trop faible, et
qu'elle handicape la croissance dans la zone euro ?
V.Riches-Flores : Le chef économiste du FMI a récemment suggéré
un relèvement des cibles d'inflation (de 2 à 4%) pour permettre aux politiques monétaires d'être plus efficaces dans leur lutte contre le risque déflationniste. Effectivement, l'un des handicaps
des banques centrales dans une situation de déflation vient de l'impossibilité d'abaisser le niveau des taux au dessous de 0%...
V.Riches-Flores : ...Il devient donc très difficile de faire
baisser les taux réels en territoire négatif pour soutenir l'activité, en l'occurrence en période de réelle déflation les taux d'intérêts réels sont positifs et ont tendance à se tendre. Un
niveau de taux d'inflation plus élevé redonne aux politiques monétaires une efficacité accrue en période de crise de surendettement.
poutine7 : Bonjour Madame, comment peut-on produire volontairement de l'inflation ?Merci de nous expliquer les
mécanismes en jeu.
V.Riches-Flores : Non, l'inflation ne se décrète pas, en témoigne
l'expérience japonaise. En revanche, les différents régimes économiques peuvent être plus ou moins exposés à l'inflation. Les développements économiques mondiaux de ces 30 dernières années ont
été très propices à la désinflation : une expansion exceptionnelle du tissu productif des pays émergents s'est soldée par un choc positif de l'offre...
V.Riches-Flores : ...ce dernier a permis d'abaisser le niveau d'équilibre des prix des biens industriels. A cela,
sur fond de développement très rapide des échanges mondiaux, s'est ajouté un contexte très concurrentiel qui a amplifié cette tendance à la désinflation. Or, les facteurs à l'origine de cette
"grande modération" ont pour la plupart aujourd'hui disparu...
V.Riches-Flores : ...Tout d'abord, l'influence de la Chine sur la
scène internationale a changé de nature au fur et à mesure que cette économie s'est développée : de "mangeuse" de parts de marché, la Chine est devenue un grand marché potentiel, absorbant une
part croissante de la production mondiale de matières premières puis dès aujourd'hui le premier marché automobile au monde...
V.Riches-Flores : ...Source essentielle de la désinflation
mondiale, cette économie devient peu à peu la principale source de montée de l'inflation. Ensuite, après une longue période durant laquelle la part du secteur non concurrentiel a été réduite à sa
plus stricte expression, la crise a de nouveau propulsé les Etats sur le devant de la scène économique : plans de relance, plans de croissance structurels...
V.Riches-Flores : développement durable, augmentation de la
fiscalité et régulation sont autant d'éléments qui aboliront les conditions économiques du passé. Ces tendances vont de pair avec un environnement de facto plus protectionniste et in fine plus
propice à un retour de l'inflation. Il s'agit bien d'un changement en profondeur de régime économique.
uri1 : Certes un retour de l'inflation serait mieux pour l'endettement des états mais peut-elle seulement se
décréter si la croissance est en panne?? D'autant qu'avec Trichet, ce risque parait quand même peu probable à moyen terme. Il augmentera les taux avant... Sur quoi vous basez-vous
alors?
V.Riches-Flores : Trichet ou un autre, les banques centrales ont
perdu beaucoup de leur pouvoir avec la crise financière. A la priorité anti-inflationniste s'est substituée celle du nécessaire assainissement financier et du rétablissement des circuits du
crédit. La tache sera longue. D'ici là, les racines inflationnistes risquent fort de s'être développées.
3529828 : L'inflation n'a-elle que des aspects négatifs? L'inflation, si elle n'est pas brutale, n'a-t-elle pas un
avantages pour les plus endettés ?Le transfert de l'économie occidentale vers les pays "low cost" a-t-il atteint ses limites (écologiques) justement régulé par l'inflation ?Ne serait-ce donc pas
un salut pour la sauvegarde de l'économie des pays développés ?
V.Riches-Flores : L'inflation a de nombreux aspects négatifs :
c'est une taxe qui érode le pouvoir d'achat et la valeur du patrimoine, c'est une source d'instabilité et de volatilité extrême, de raccourcissement des cycles économiques et pour les pays
émergents, c'est incontestablement un facteur de temporisation de leur rattrapage...
V.Riches-Flores : ...L'inflation permet un désendettement plus
rapide sous réserve d'une désindexation des dépenses de l'Etat à celle des prix. Il est évident que l'inflation participe comme vous le suggérez à réduire le transfert productif vers les pays low
cost.
herv2374 : Bonjour Madame, Dans vos différentes interviews, vous semblez appeler de vos voeux l'inflation afin de
résoudre le problème du surendettement général. J'ai l'impression que vous sous-entendez que suite aux excès de politiciens et de banquiers laxistes, les peuples sont appelés à régler
l'addition.
V.Riches-Flores : Je n'appelle pas à un retour de l'inflation
mais je suis bien convaincu que celle-ci est le seul moyen de se protéger d'un scénario de déflation à la japonaise, qui plus est partagé par la plupart des pays industrialisés. Il s'agit d'un
cas de figure inacceptable qui sera forcément combattu.
bocni : Avec quels placements peut-on se protéger de l'inflation ?
V.Riches-Flores : Retour de l'inflation est avant tout synonyme
de volatilité. Il s'agit d'un environnement difficile pour les investisseurs : retour du risque pays, crise de change, baisse des profits, tensions sociales sont autant de facteurs indissociables
d'un tel scénario. Par ailleurs, ses effets ne sont pas linéaires sur les variables financières...
V.Riches-Flores : ...Dans un premier temps, l'inflation propulse
les taux d'intérêt réels en territoire négatif. Cette première phase n'est donc pas forcément néfaste aux marchés actions. Dans un second temps, l'action des banques centrales finissant par faire
monter les taux réels au dessus de la croissance nominale, l'environnement de taux d'intérêt devient plus contraignant pour les actions et autres actifs...
V.Riches-Flores : ...Dans le contexte présent, ce scénario
d'inflation va de pair avec un renchérissement structurel des matières premières (or compris) qui de fait devraient constituer une bonne couverture. Enfin, dans un contexte de très faible niveau
des taux d'intérêt, un investissement immobilier semble un bon compromis (sous réserve qu'il soit financé à taux fixe).
Animateur : Une dernière question.
saumonet : Pensez vous que nous risquons une hyperinflation à moyen terme ou une déflation à la japonaise avec des
taux tendant vers 0 ?
V.Riches-Flores : Je ne crois pas que nous risquions une
hyperinflation mais resterais très prudente sur cette question. Jusqu'où ira la monétisation des dettes publiques! Quelle confiance attribuer à l'efficacité des politiques anti-inflationnistes
des pays émergents? Comment évolueront les anticipations inflationnistes des agents? De la réponse à ces trois questions dépend largement la réponse à votre question.
V.Riches-Flores : Merci à tous pour votre participation. A
bientôt.